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ALIWEN : Observateurs actifs du végétal urbain
03/01/2006  – ALIWEN
Chez les indigènes du sud du Chili, Aliwen signifie « grand arbre majestueux ». Depuis janvier 2003, ce mot est également l’appellation d’une spin-off innovante, basée sur l’aéropôle de Gosselies et active dans une branche particulière de l’agrotechnologie végétale.

La jeune société est en effet spécialisée dans l’arboriculture urbaine, une niche totalement inexploitée avant sa création. Aliwen réalise ainsi des plans de gestion des espaces verts en utilisant une base de données informatisée reliée à la cartographie digitale. Pour être clair, chaque arbre d’alignement est répertorié puis positionné à l’aide du GPS sur le site voulu. Toutes les informations relatives à sa morphologie, sa vitalité, son état phytosanitaire, ses risques de chute et sa croissance sont scrupuleusement encodées, ce qui permet aux gestionnaires du site d’assurer un suivi efficace (et souvent thérapeutique) de leur patrimoine arboré. 
 
Leçon de médecine arboricole

Pour établir ce type de diagnostics physiologiques et phytosanitaires, Aliwen se base sur des techniques innovantes mises au point par le laboratoire d’agrotechnologie végétale de l’ULB. La plus originale (et tout aussi efficace) réside sans doute dans l’application de la fluorescence chlorophylienne pour mesurer la vitalité de l’arbre. En étudiant la photosynthèse du végétal, il est ainsi possible de déterminer son état de santé et de stress. Bref, de savoir s’il est déjà en phase de dépérissement ou s’il possède encore les réserves nécessaires pour  combattre les attaques extérieures et suivre ainsi un traitement thérapeutique. En ce qui concerne les risques de chute, un résistographe permet de déceler les zones creuses du tronc ou infestées par des insectes xylophages et des champignons lignivores.
D’ores et déjà, les régions wallonne et de Bruxelles-Capitale ont confié la gestion d’une partie de leur patrimoine arboricole urbain à Aliwen. Et il y a peu, la Ville de Charleroi a demandé à la PME de rafraîchir l’alignement des marronniers sur le Boulevard Audent. 
 
Semences et engrais : les autres créneaux d’Aliwen

Désireuse de fournir un service performant, la spin-off offre aux communes un package de conseils ainsi qu’un système de gestion complet permettant le suivi des espaces verts. Des formations sont même fournies au personnel qui le désire.
En se basant toujours sur la fluorescence chlorophylienne, Aliwen cherche également à s’implanter sur le marché des semenciers grâce à la sélection rapide des graines les plus résistantes aux contraintes environnementales. Depuis 2004, l’entreprise se charge par ailleurs de tester l’efficacité des engrais. Une société française a déjà pu constater les résultats probants de ces tests sur ses vignes.
Jeune pousse de la prestation de services, Aliwen s’enracine donc peu à peu et espère poursuivre sa croissance jusqu’à la floraison totale. 
 
BENOIT BUNTINX

Du mémoire de fin d’études à la « jeune pousse » innovante
C’est dans la faculté d’agronomie de l’Université Libre de Bruxelles que Benoit Buntinx, cofondateur d’Aliwen avec Murielle Eyletters, a trouvé le terreau permettant de faire fructifier ses idées. Son mémoire de fin d’études, rendu en 1998 et basé sur les méthodes d’estimation de la vitalité de l’arbre, fut d’ailleurs le point de départ d’une grande aventure…végétale. Bien vite, le sujet choisi par Benoit Buntinx est remarqué et adapté au terrain. Les premiers résultats ne se font pas attendre, attirant l’attention de la région de Bruxelles Capitale qui demande aussitôt au jeune homme (29 ans aujourd’hui), via le laboratoire de l’ULB, d’étudier le dépérissement des arbres d’alignement bruxellois. Les voyages formant la jeunesse, l’ingénieur agronome décide de passer deux ans au Chili afin de travailler sur les techniques d’irrigation. A son retour, le projet de créer une structure indépendante permettant d’exploiter ses idées a pris forme. Avec l’aide de Murielle Eyletters, maître de conférences à l’ULB, et de l’université elle-même, les premières graines d’Aliwen finissent par germer au début de l’année 2002. Le temps de trouver des financiers sur Charleroi (Sambrinvest) et la spin-off sortait définitivement de terre en janvier 2003. 
 
Expériences d’entrepreneurs en 4 questions et réponses

 . Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?

Aliwen réalise des plans de gestion intégrée d’espaces verts en se basant notamment sur des diagnostics physiologiques et phytosanitaires. Il est ainsi possible d’évaluer les risques de chute et la santé de l’arbre. Sa vitalité, par exemple, peut être appréciée grâce à l’étude de la photosynthèse et à l’application de la fluorescence chlorophylienne. En cas de dépérissement, un suivi thérapeutique peut alors être envisagé. Par ailleurs, Aliwen développe ses activités dans la sélection des semences et les tests d’efficacité d’engrais.
 
. Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?

Les lourdeurs administratives ont véritablement freiné la création de l’entreprise. Lorsque nous avons voulu lancer Aliwen, nous avons eu beaucoup de mal à trouver les bons interlocuteurs, parfois pour obtenir une simple signature sur un document. Par ailleurs, vu le caractère totalement innovant de nos services, nous devons tout d’abord nous faire connaître auprès des clients potentiels. Il faut ensuite présenter des références solides et prouver nos potentialités techniques pour les convaincre.

. Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise, et – si c’est le cas – pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?

Créer ma propre entreprise m’a permis de développer une idée personnelle. Depuis lors, j’ai changé de statut et j’ai la sensation de maîtriser ce que je fais. En ce qui concerne la spin-off même, la plus grande satisfaction réside dans le fait que Aliwen s’est forgé une réputation de référence en arboriculture urbaine, principalement en Wallonie et à Bruxelles. 

. Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?

Il convient de rester prudent quant aux institutions qui sont supposées aider les jeunes entrepreneurs. Ces dernières ne sont pas toujours objectives et des enjeux stratégiques ou politiques se cachent souvent derrière leurs actes. Bref, il faut savoir faire le tri et ne pas tout prendre pour argent comptant. Je conseille en tout cas de garder moral et détermination, même dans les moments les plus difficiles. Cela permet de surmonter les obstacles plus aisément et d’aller de l’avant.

 

Aliwen sa
Avenue Georges Lemaître, 54
6041 Gosselies
 071/35.70.64
 071/35.70.64
Buntinx, Benoit (M.)
 071/35.70.64
 071/35.70.64
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