Et elle pourrait bien faire du bruit ! Fondée en avril 2003, Aurea Acoustics consiste en effet en un bureau d’études et de réalisations acoustiques tourné majoritairement vers le secteur industriel et du bâtiment. « D’un côté, nous réalisons des études dès la conception de nouveaux bâtiments », explique Valérie Thimister, administratrice déléguée. « Souvent, les clients qui font appel à nos services ont eu des problèmes acoustiques par le passé et ne souhaitent plus les rencontrer dans leurs nouvelles installations. D’autre part, nous pouvons traiter des problèmes existants. En effet, il arrive fréquemment que les syndicats demandent l’adaptation des niveaux sonores aux normes européennes ou que les riverains d’une société se plaignent et amènent l’intervention de la police environnementale. Nous entrons alors en jeu et dégageons des solutions ».
IMMI ou le bruit en 3D
Aurea Acoustics se charge également d’études plus globales, à savoir d’établir la carte de bruit d’un site complet. Pour ce faire, la PME effectue des mesures sur place à l’aide d’un sonomètre afin de définir la puissance acoustique des différentes sources sonores. En introduisant ces données dans le logiciel prévisionnel sonore et en construisant la maquette 3D du site, il est possible de déterminer l’impact des différentes sources sur l’environnement. Grand avantage de cet outil pour le client : il peut être adapté à tout moment en fonction de l’évolution de certaines données (nouvelles installations, traitement de sources,…).
Fidéliser les clients
En marge de ses activités principales tournées vers le secteur industriel, Aurea Acoustics réalise également des études pour les gros projets de bâtiments, l’Horeca, ainsi que pour des sociétés clés sur portes (notamment sur des stations d’épuration). Dans tous les cas, la PME recherche toujours la meilleure solution qualité-prix afin de contenter et de fidéliser ses clients. Une sucrerie par exemple, pour qui Aurea Acoustics a résolu un problème de nuisance sonore en lui faisant faire de substantielles économies, lui accorde aujourd’hui une entière confiance.
Ce gage de sérieux et d’expérience permet donc à la société de Valérie Thimister d’obtenir des résultats très encourageants. Dans un avenir proche, Aurea Acoustics devrait même élargir son cadre et engager une ou deux personnes pour développer un logiciel de dimensionnement d’équipements d’insonorisation.
VALERIE THIMISTER : Histoire d’un coup de poker réussi
C’est sur les bancs de la faculté polytechnique de Mons que Valérie Thimister a véritablement pris goût à l’acoustique. « Mon professeur était passionné par cette matière et m’a transmis le virus en m’emmenant notamment sur les chantiers », raconte la jeune administratrice déléguée d’Aurea Acoustics. « Après avoir rendu un mémoire sur le sujet, j’ai rapidement trouvé du travail dans ce domaine particulier. J’ai donc été engagée en 1995 par un bureau d’études et de réalisations acoustiques à Charleroi où l’on m’a bien vite confié les projets industriels ». Début 2003, les deux parties se séparent toutefois à contrecœur, le patron de l’entreprise recentrant ses activités sur d’autres secteurs. Valérie Thimister décide donc de se lancer comme indépendante. Un challenge qu’elle ne regrette pas aujourd’hui puisqu’en avril 2003, l’ingénieur civil et architecte a fondé Aurea Acoustics avec deux associés qu’elle côtoie depuis plus de 8 ans et qui possèdent chacun leur propre entreprise. Petit à petit, Aurea Acoustics évolue donc sans trop faire de… bruit !
Expériences d’entrepreneurs en 4 questions et réponses
Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?
Par rapport à ses concurrents, Aurea Acoustics fournit un service complet. D’un côté, nous servons de bureau d’étude acoustique lors de la conception de nouveaux bâtiments, de nouvelles infrastructures industrielles ou lorsque les problèmes de bruit existent déjà . De l’autre, nous réalisons du « clé sur porte acoustique » en prenant en charge les traitements de la conception au montage sur site. Dans tous les cas, nous ne remplissons jamais les deux fonctions en même temps. Enfin, nous réalisons des études plus globales en établissant la carte de bruit de sites complets.
Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?
Les tracas administratifs sont très pesants au début, d’autant plus lorsque l’on se lance seul. Etant à la fois femme et jeune, j’ai dû faire face à une certaine forme de machisme. Pour gagner la crédibilité de certains clients, je devais passer une sorte d’examen universitaire dès la première interview pour les convaincre. Mais au fur et à mesure que l’on avance, on finit par se forger une carapace et prendre pas mal de recul.
Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise, et – si c’est le cas – pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?
C’est très réjouissant de constater que, malgré les petits problèmes du début, la société grandit petit à petit, que les nouveaux clients réussissent à me contacter uniquement grâce au bouche à oreille, sans que nous fassions de publicité, et que les anciens restent fidèles.
Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?
Il me semble nécessaire de bien s’entourer, surtout si l’on se décide de se lancer seul. Je pense qu’il est également primordial de ne pas foncer tête baissée au départ et d’avoir plusieurs années d’expériences dans un secteur identique ou équivalent de façon à maîtriser non seulement la technique mais également de connaître le marché et les pièges à éviter…


















