L’histoire de Deltrian débute il y a 40 ans. Dès le départ, la PME fondée par la famille Alexius se spécialise dans le secteur de la filtration ventilation au service de l’industrie avec une prédominance de l’activité de négoce. Le secteur est porteur et l’entreprise basée en région de Charleroi développe expérience et savoir faire au travers d’une stratégie de recherche-développement en quête de solutions technologiques toujours plus performantes. Deltrian offre de l’accompagnement en conseil : il s’agit de conduire ses clients vers une parfaite maîtrise de la qualité de leur air. Des audits sont aussi réalisés : ils servent à mettre en place des outils de suivi des performances des installations et à réduire les coûts. L’activité va connaître un tournant lorsque Ralf et Jürgen Alexius, les enfants, en prennent les commandes en nonante. Ils décident de se lancer dans la conception et la production de leur propre gamme de filtres au milieu de la décennie : l’usine prend ses quartiers à la technopôle Villette. 

Le Total Filtration Management

Il faut attendre 2001 pour que la PME passe à la vitesse supérieure avec la construction à Heppignies Fleurus (zoning de Martinrou) d’une des plus importantes unités de production de filtres à air d’Europe (17.000 mètres carrés). La société connaît alors une croissance exceptionnelle avec un triplement de ses effectifs de 2002 à 2004 (de 35 à 105 travailleurs), un chiffre d’affaire doublé en seulement 5 ans et 55% de sa production destinée à l’exportation vers l’Europe, l’Islande, l’Afrique, et le Moyen Orient. Réactive, efficace et innovante Deltrian gagne la confiance de nombreuses industries pharmaceutiques et agroalimentaires et travaille aussi pour les plus grands constructeurs automobiles comme Ford, Opel, Toyota, Renault ou Volkswagen. L’amélioration de la qualité de l’air reste une préoccupation majeure des industriels. Pour y répondre, l’entreprise va mettre au point un concept innovant, le « Total Filtration Management »  (TFM). Il s’agit d’accompagner le client à la fois en amont par l’élaboration d’un diagnostic complet qui va lui permettre de sélectionner l’équipement le plus approprié et en aval par un suivi et une optimisation de la solution mise en Å“uvre, avec une réduction des coûts.

Les certifications

La croissance spectaculaire de Deltrian a été managée d’une main de maître. Elle imposait notamment une gestion du personnel pointue avec des programmes de formation internes, la définition d’une procédure d’intégration pour les entrants, des affectations rigoureuses, une organisation efficace. La logistique occupe 3500 mètres carrés, et prolonge l’atelier de production qui recourt à des compétences en fabrications métalliques, assemblage, couture. Le contrôle qualité fait l’objet d’une extrême fermeté. Elle s’appuie sur des équipements d’analyse propres à la société, qui dispose de son labo d’analyses, et sur une collaboration active avec de grands centres européens d’homologation. C’est 2004 qui sera l’année de la consécration avec l’obtention successive des certifications ISO 9001 et ISO 14001. 2006 devrait prochainement voir Deltrian recevoir de son client Ford l’attribution de la prestigieuse homologation Q1, label mondial de qualité des fournisseurs. Deltrian a obtenu la confiance du groupe Suez et de sa filiale Elyo en étant retenu comme fournisseur stratégique dans le cadre d’un contrat national de fourniture de filtres à air.

Jürgen et Ralf Alexius

C’est en 1990 que Jürgen et Ralf Alexius prennent la direction de l’entreprise familiale basée à Charleroi. Un choix d’implantation qu’ils ne vont jamais remettre en question, en raison de la bonne entente qu’ils trouvent dans la région. Et de la qualité de main d’œuvre dont elle dispose. Ils décident de devenir leader de la filtration en Europe. Le projet se concrétise avec la construction d’une usine de grande capacité en 2001. Des produits innovants contribuent à asseoir la notoriété de l’entreprise, notamment dans le domaine de l’ultra propreté (salles blanches, installations de laboratoires). Filtres de basse, moyenne et haute efficacité, médias charbons actifs, capteurs moléculaires, Deltrian distribue une gamme complète, de la simple filtration d’air à des applications industrielles complexes. Sa force commerciale repose sur un réseau d’agents. Pour prospecter de nouveaux clients, la PME exploite l’outil que constitue l’aéroport international de Charleroi qui lui ouvre 16 destinations européennes quotidiennes en 2006. Une extension de l’atelier de production est à l’étude.

Expériences d’entrepreneurs en 4 questions et réponses

Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?

Le manque de capacité de financement. La réalisation de projets réclame des moyens adaptés. Nous sommes dans une activité industrielle qui réclame des investissements énormes et des immobilisations considérables: pour être en mesure d’approvisionner rapidement nos clients, il faut produire un minimum de stock dans un nombre élevé de références. Il faut une importante trésorerie pour soutenir cet effort. Soumis à une croissance soutenue de notre volume d’affaires.

Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?

La croissance est toujours une source de satisfaction pour un entrepreneur. Elle lui permet de prendre la mesure du succès de son projet. Mais nous pensons que c’est en termes de création d’emploi qu’il en retire le plus de bien-être. Une autre source de joie teintée de fierté est de garder la fidélité de clients prestigieux : outre les constructeurs automobiles, nous fournissons la Sonaca, Caterpillar, Electrabel, Dalkia… 
 

Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?

Le premier, c’est de ne pas croire au mythe de la start-up qui réussit sans travailler. Il n’y a pas de succès en affaire sans engagement et sans transpiration. Dans le domaine de l’entreprise, la réussite ne sourit qu’aux audacieux qui retroussent leurs manches. Le deuxième conseil, c’est de s’ouvrir à l’international. Cela réclame un investissement dans les langues. Il ne faut pas craindre de voir européen.