C’est au milieu des années cinquante que l’entreprise apparaît à Thuillies : Fernand  François, le grand père maternel, installe une tôlerie qui produit des garde-boue pour l’industrie automobile. A la reprise par son beau-fils, elle va se concentrer sur la sous-traitance en fabrications métalliques, qui reste son métier de base. Des investissements dotent l’atelier d’équipements performants en tôlerie, chaudronnerie, mécanique et soudure qui permettent aujourd’hui à la PME de répondre aux besoins des marchés du remplacement et de l’automatisation. Au-delà de l’exécution de commandes « sur plans », la SPRL François peut étudier des solutions complètes et en assurer la réalisation en partenariat avec ses clients. « Nous sommes spécialisés dans les systèmes de manutention » explique Bernard Adam qui a pris les commandes de l’affaire familiale en 1995. La PME a ainsi développé des projets « clé sur porte » pour le secteur pharmaceutique, la chimie et l’industrie du verre.

De l’étude à la production

Conception, fabrication et montage : si les premiers clients sont la sidérurgie et l’industrie verrière régionale, les compétences et l’outillage permettent à l’entreprise de rencontrer les besoins dans tous les secteurs d’activité, pour des productions à l’unité ou en petites séries. « Nous travaillons essentiellement l’acier et l’inox, avec des capacités de transformer l’aluminium » observe le gérant. Découpes d’éléments de tôles et de profils, façonnage, perçage, pliage, assemblage par soudure avec finitions. A la demande, la PME peut intégrer des composants électriques, pneumatiques, hydrauliques dans les équipements qu’elle fournit. « Nous sommes en mesure d’intervenir jusqu’à la peinture ». Augmenter la valeur ajoutée de son service de sous-traitance, c’est l’ambition de Bernard Adam. Il mise ainsi sur l’expansion des activités de son bureau d’études. Mission : aider des clients à développer de nouvelles applications, en automatiser des éléments pour les rendre plus performantes comme il l’a fait dans le domaine de la manutention. L’atelier de l’entreprise occupe de six à huit travailleurs polyvalents.

Bernard Adam, gérant

Informaticien de formation, Bernard Adam va travailler quelques années dans son secteur avant d’être appelé à reprendre la gestion de l’entreprise familiale en 1995. Il entre ainsi aux ACEC dans le service de télématique industrielle puis assure des fonctions en gestion informatique hospitalière. Lorsque son père fait le choix de remettre l’affaire, il décide de poursuivre les activités industrielles à Thuillies. Sans connaître autrement le métier qu’à travers la vie de son père et le milieu qu’il a côtoyé depuis l’enfance. Pour lui, tout est à apprendre ou presque : au sein d’une PME, le « patron » doit être en mesure de tout exécuter, de remplacer un travailleur absent. Bernard Adam va donc passer trois ans dans l’atelier de Thuillies. Sur le tas, il y est confronté aux réalités de la tôlerie, la chaudronnerie, la soudure, l’assemblage et le montage. C’est seulement en 1995 qu’il s’installe au bureau pour prendre les commandes. Parce que le marché évolue, il décide dans un contexte économique difficile de s’orienter vers l’étude complète d’automatismes. Il enrichit ainsi son offre de service en proposant d’apporter de la matière grise en plus d’un savoir-faire confirmé en fabrications métalliques. L’option prise pour l’avenir est de renforcer cette valeur ajoutée.

Expérience d'entrepreneur en 4 questions et réponses

.Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?

A la base, il y avait l’envie de conserver le patrimoine familial tout en apportant un plus à l’activité de sous traitance. La conjoncture difficile de ces dernières années sur fond d’augmentation des charges salariales et de restructurations dans l’industrie régionale nous encourage à nous diversifier. Le manpower ne suffit plus : c’est ce qui m’a amené à pousser l’activité bureau d’études que j’entends développer en offrant du service clé sur porte, et donc une plus grande valeur ajoutée sur notre offre de sous-traitance en fabrications métalliques.

.Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?

Elle se situe au niveau du personnel. Non pas en termes de compétences car nous sommes prêts à engager du temps et des moyens pour assurer des formations, mais en termes de motivation. Une petite structure comme la nôtre à besoin d’ouvriers motivés pour relever les défis de la compétitivité et de la flexibilité qui se présentent dans notre secteur d’activité. Motivé ne serait-ce que pour la polyvalence : à l’atelier, chaque travailleur doit avoir la capacité d’opérer sur toutes les machines et d’exécuter toutes les commandes.
 
.Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?

D’abord et avant toute chose l’indépendance. Mon statut m’apporte une autonomie dans mes choix et mes décisions. Ensuite, la satisfaction de la polyvalence. Le chef d’entreprise est confronté à une diversité de tâches qui vont de la négociation de contrats à la gestion de projets, en passant par l’administration. Pouvoir passer d’un métier à l’autre sort de la routine et c’est cela qui rend la PME passionnante. Enfin, au niveau de mon activité de bureau d’étude, la satisfaction d’un client auquel j’ai apporté une solution à des problèmes industriels constitue un autre niveau de valorisation. 

.Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?

Courage et motivation sont deux mots clés indispensables pour réussir son projet. Gérer une activité demande beaucoup d’efforts et l’on ne peut accomplir toutes ces tâches et surmonter les difficultés quotidiennes qu’en exerçant son métier par plaisir. Il faut aussi se donner tous les outils nécessaires pour faire tourner au mieux son affaire. Cela peut comprendre le fait de suivre l’une ou l’autre formation ou encore de s’entourer des personnes compétentes dans chaque domaine car il est presque impossible de vraiment se spécialiser dans toutes les fonctions.