Bien évidemment, la conception de ces solutions génériques nécessite du temps, et par conséquent, de l’argent. Mais aujourd’hui, l’entreprise Isochim de Gerpinnes propose à ces sociétés de leur fournir ces réactifs, et ce, dans un délai relativement court.
Si Isochim possède déjà un catalogue fourni (environ 600 produits « passe-partout ») qui s’agrandit de jour en jour et dans lequel ses clients peuvent puiser, elle peut également faire preuve d’une grande flexibilité en concevant des solutions à la carte. Il suffit donc aux entreprises demandeuses de lui fournir le mode opératoire à suivre et Isochim se charge du reste.
Vite fait, bien fait
A cette fin, la société dispose d’un laboratoire de 100 mètres carrés, équipé de matériel performant : balance à quatre décimales en dessous du gramme, Mettler, burettes, etc. Dans un souci de perfection, Isochim possède même son propre système de fabrication d’eau déminéralisée lui permettant d’obtenir un liquide aux qualités sans faille. Rien d’étonnant donc à ce que l’entreprise ait obtenu le label ISO-9002 et qu’elle soit proche de l’ISO-2000, ce qui par ailleurs, permet la traçabilité de tous ses produits.
Enfin, signalons qu’Isochim a crée un logiciel d’étiquetage unique en son genre. Après encodage des concentrations des composants d’une solution, le programme affiche les logos correspondant aux normes réglementaires (danger de mort, de pollution, etc.).
Mais ce qui différencie Isochim de ses concurrents, c’est bien sûr la rapidité dont elle fait preuve pour fournir ses clients. L’entreprise s’engage en effet à les satisfaire dans un délai maximum de cinq jours ouvrables après réception de la commande. Une célérité relativement rare dans le secteur de l’industrie chimique.
Une réputation qui franchit les océans
Reconnue pour son sérieux et son efficacité, Isochim a déjà convaincu plusieurs entreprises célèbres comme Solvay, Cockerill et la SWDE (Société Wallonne de Distribution des Eaux), ainsi que plusieurs établissements scolaires. La qualité de son savoir-faire a même franchi l’Atlantique puisque une multinationale américaine, qui représente la majorité de ses exportations (15% du chiffre d’affaires), lui accorde toute sa confiance.
Victime de son succès, Isochim sera sans doute obligée d’étendre ses installations dans un avenir proche. Un pas en avant supplémentaire pour cette société en pleine croissance.
MICHEL ET STEVE VAN BUNDEREN : La chimie de père en fils
C’est dans son garage de Lodelinsart que Michel Van Bunderen a posé les premiers jalons d’Isochim, fin des années 80. Chef de laboratoire à Solvay-Couillet, le chimiste a commencé à produire, en tant que personne physique, des réactifs chimiques destinés aux entreprises. Mais devant l’afflux de commandes, il a finalement dû quitter son emploi et s’installer à Gerpinnes, dans une plus vaste implantation. Au fil du labeur, Isochim a fini par acquérir une renommée internationale. « C’est donc tranquille que je me retire peu à peu pour laisser la place à mon fils », explique Michel Van Bunderen. « Je suis évidemment là pour le conseiller, mais il a déjà la société bien en mains ». Professeur de mathématiques à l’origine, Steve Van Bunderen fait quant à lui un atout de son jeune âge (23 ans). Dynamique et travailleur, c’est bien lui qui, aujourd’hui, tient les rennes d’Isochim. « Quand on aime ce que l’on fait, on met tout en œuvre pour que cela fonctionne », déclare-t-il. Une pugnacité héréditaire qui semble assurer l’avenir de la société…
Expériences d'entrepreneurs en 4 questions et réponses
• Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?
Isochim est active dans la sous-traitance de l’industrie chimique. Beaucoup d’entreprises qui désirent analyser la qualité de leurs produits n’ont pas le temps de fabriquer les réactifs de laboratoire leur permettant d’effectuer ces tests. C’est là que nous intervenons puisque nous proposons de leur fournir ses solutions génériques. Nous disposons déjà d’un catalogue très vaste (environ 600 produits) mais nous pouvons également travailler « à la carte ». Il suffit alors à notre client de nous transmettre le mode opératoire et nous lui procurons le réactif dans un délai de maximum cinq jours après réception de sa commande.
• Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontré pour créer ou développer votre entreprise ?
Il faut évidemment faire démarrer l’entreprise (ce qui n’est pas toujours facile) et avoir une certaine somme pour payer les premières échéances. Dans le cas d’Isochim, il arrive que nous pratiquions des essais à nos frais pour la fabrication de certains réactifs. Quand cela ne fonctionne pas, ou que le client se désiste, nous perdons tous les investissements. C’est un risque à prendre. Enfin, les langues restent évidemment primordiales lorsque l’on désire exporter, et pour ma part, j’ai dû apprendre les rudiments sur le tas.
• Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise, et – si c’est le cas – pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?
Lorsqu’on crée son entreprise, on est vraiment indépendant, maître de soi. On peut ainsi moduler ses horaires de travail à sa guise. Attention, cela ne signifie pas que c’est de tout repos car il arrive parfois que l’on travaille jusqu’à 16, voire 20 heures par jour. Mais quand on arrive à une société qui tourne bien, comme c’est le cas avec Isochim, on peut être satisfait. Dans mon cas, je peux remettre l’avenir de l’entreprise dans les mains de mon fils et dormir sur mes deux oreilles.
• Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?
Il faut bien réfléchir avant de démarrer car c’est au début que les difficultés sont les plus grandes. Ensuite, il convient de garder la tête froide et toujours conserver un équilibre entre les dépenses et les bénéfices sous peine de sombrer corps et âme. Enfin, il me semble important d’élargir sa vision des choses et de s’informer sur les évolutions technologiques.


















