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REMY INTERNATIONAL
30/04/2005  – REMY INTERNATIONAL
Peu de PME sont aussi présentes dans le monde : spécialisée dans la conception et l’installation de machines de formage de tôles, notamment pour la fabrication de fûts, Remy International existe à travers plus de 150 installations en service sur les cinq continents.

Depuis quelques années, l’entreprise diversifie son offre : elle a mis au point des presses, équipements de sertissage de tambours de laves-linge, séchoirs et dernièrement un jack pour la construction de silos et de tanks.

L’histoire commence au dĂ©but du siècle dernier. En 1906, le nom de Remy apparaĂ®t dans le secteur des fabrications mĂ©talliques. Il faut attendre les annĂ©es soixante pour que l’entreprise dĂ©veloppe son core business autour des machines pour le secteur des emballages mĂ©talliques, depuis l’étude Ă  la maintenance en passant par la construction. En particulier pour la fabrication de fĂ»ts. Si elle produit en sĂ©rie au dĂ©part, il faut s’adapter aux besoins spĂ©cifiques des clients. C’est ainsi que la PME ne conçoit plus aujourd’hui que sur mesure : les capacitĂ©s de ses implantations manuelles ou automatisĂ©es varient de 60 Ă  800 pièces Ă  l’heure pour des volumes de fĂ»ts de 20 Ă  250 litres, selon diffĂ©rents diamètres et hauteurs. Il peut s’agir de lignes complètes dans lesquelles les ingĂ©nieurs intègrent des Ă©quipements de dĂ©coupe, peinture, finition. Remy International travaille pour tous les secteurs de l’industrie, du nuclĂ©aire Ă  l’alimentation, en passant par la pharmacie, la chimie, le pĂ©trole… 

Diversification

Au départ d’un produit qui représente encore 75% du chiffre d’affaires, l’entreprise a diversifié son offre industrielle : depuis le milieu des années 80, elle installe des machines de formage de tôles épaisses adaptées à la fabrication de bouteilles à gaz. Disponible en différentes versions, il y a encore l’écraseuse-meuleuse de cordons de soudure qui élargit la gamme complétée très récemment par le « jack », sorte de crick géant qui sert à monter et souder les éléments de silos et de tanks. Remy international occupe onze travailleurs en dehors de ses administrateurs Jean et Luc Matthews et de la main d’œuvre d’appoint. Six dans l’atelier de construction et deux dans le bureau d’études. Si le siège de la PME est établi à la rue des Marlaires à Gosselies, son réseau de vente s’appuie sur des agents à l’étranger. La société compte des références dans plus de cinquante pays : Asie, Afrique, Australie, Amérique du sud et du Nord ; sans oublier l’Europe.

A la recherche de nouveaux marchés

Remy est Ă  la recherche de nouveaux marchĂ©s. Et de produits d’avenir pour compenser l’érosion prĂ©visible des commandes dans son crĂ©neau de rĂ©fĂ©rence. Le dĂ©veloppement du « jack », c’est l’exemple Ă  suivre. Nous avons eu une demande pour ce type d’équipement aux Etats-Unis. Nous avons fait le tour du marchĂ© avant de nous mettre au travail sur la table Ă  dessin. De la conceptualisation, nous sommes passĂ©s Ă  la construction : 36 pièces ont Ă©tĂ© livrĂ©es en 2002. Nous sommes en mesure de rĂ©pondre Ă  de nouvelles commandes. Le produit est très compĂ©titif.    

Jean et Luc Matthews

Leur père qui travaillait dans l’entreprise depuis les annĂ©es soixante en avait rachetĂ© les parts au milieu des eighties. Jean et Luc Matthews ont pris sa succession en 1995, et se partagent la direction commerciale et administrative. « Ce que nous plaçons au cĹ“ur de notre projet, ce sont les relations humaines » disent-ils. « Nos clients apprĂ©cient notre disponibilitĂ© dans n’importe quel pays, n’importe quand. Nous sommes Ă  l’écoute de leurs besoins pour leur fournir une solution adaptĂ©e. La qualitĂ© de notre service après-vente est un Ă©lĂ©ment de notre succès. » A vrai dire, Remy jouit d’une reconnaissance mondiale : « la renommĂ©e de la sociĂ©tĂ© nous rapporte davantage de demandes d’offres que nos opĂ©rations de prospection directe. »  Face au marchĂ© stagnant des machines de fabrication de fĂ»ts, la volontĂ© est de poursuivre la diversification, dans un souci d’innovation permanent. Comme dans toutes les PME, les administrateurs privilĂ©gient enfin la polyvalence de leur personnel.

Expériences d'Entrepreneurs en 4 questions et réponses

• Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?

On ne va pas parler de la création qui nous ferait remonter trop loin dans le temps, mais de l’évolution continue de l’activité. A tous les niveaux de l’entreprise, nous nous efforçons de rester à la pointe. Il faut être à l’écoute du marché, anticiper les besoins. Y compris quand on jouit d’une renommée internationale comme c’est notre cas. Se reposer sur ses lauriers, c’est prendre le risque de se faire débarquer un jour par un concurrent solide. Il faut être en permanence en état de veille, attentif à la qualité de ses produits, à leur design : nous nous y efforçons. Ce n’est pas toujours évident de diversifier son activité, mais nous avons montré ces dernières années notre capacité d’adaptation au changement. En résumé, il n’y a donc pas une idée à la base de notre évolution, mais une écoute des clients, une perception des besoins.

• Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?

Sortir les collaborateurs de leurs habitudes, leur imprimer un nouveau rythme, changer leur culture et leur organisation du travail. Lorsque l’on reprend une entreprise, on hérite d’une situation qui ne correspond pas forcément à son projet d’affaires. Dans notre cas, nous avons rencontré des résistances liées à l’âge du personnel qui était en place. Il a fallu prendre des décisions difficiles, mettre des travailleurs en pré pension. Pour imposer notre vision de l’avenir, il fallait l’adhésion de l’ensemble des membres de l’équipe.
 
• Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?

Le dĂ©fi d’être entrepreneur et de se trouver Ă  la barre d’un navire sur lequel il faut garder le cap en veillant Ă  ce qu’il ne prenne l’eau de nulle part.  L’expĂ©rience nous apprend Ă  Ă©coper de moins en moins au fil du temps.  Un capitaine est son propre maĂ®tre, mais il a des responsabilitĂ©s multiples, humaine, Ă©conomique... C’est un sentiment que l’on ne peut Ă©prouver dans un autre statut que celui de gestionnaire. Il y a des sacrifices, du stress, du travail, mais l’expĂ©rience vaut le coup.

• Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?

La gestion est très importante. Il faut y rester attentif au quotidien. Beaucoup d’entreprises pĂ©riclitent par un manque de suivi. Au-delĂ  de la vente et de la technique, une bonne administration est essentielle au succès en affaires. Il convient Ă©galement de pouvoir dĂ©lĂ©guer. Un patron ne doit pas se laisser envahir par des tâches qu’il peut confier Ă  des collaborateurs, ou Ă  des sous-traitants. Il doit pouvoir et savoir prendre du recul pour se poser les bonnes question. Chercher conseil sans hĂ©siter. C’est primordial. 
 

Remy International
rue des Marlaires 40

6041 Gosselies
 071/25.65.25
 071/25.65.30
Matthews , Jean et Luc (M.)
 071/25.65.25
 071/25.65.30
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