L’histoire de l’entreprise commence en 1985, avec l’idée géniale de deux anciens techniciens de Verlipack. Dans le secteur de la production du verre creux, ils ont identifié des améliorations à apporter aux équipements de mécanique générale pour les rendre plus fiables, endurants. Ce sont précisément ces améliorations qu’ils vont vendre aux industriels. Ils en conçoivent un catalogue et prospectent les fabricants de flacons et de bouteilles. Sur le marché, ils sont les seuls à offrir ce service. Ils procèdent en recourant aux compétences d’ateliers qui sous-traitent leurs commandes. Ils les ont associés à la structure de leur coopérative. Le succès commercial est au rendez-vous. En Belgique et à l’étranger. Quand RIM a épuisé sa réserve d’innovations dans le verre creux, la PME se tourne vers d’autres activités. Avant d’organiser de la maintenance sur site pour répondre aux besoins émergents des entreprises industrielles.
Maintenance sur site
Afin de maîtriser leurs productions, ils décident d’acquérir leur propre atelier de mécanique à Courcelles. Cette idée ne sera pas un succès et va conduire à l’éclatement de la société et à la séparation de ses deux associés. Toutefois en 1993, l’un d’eux redémarre une RIM qu’il transforme en SA, en revenant à la philosophie de départ.
En décembre 1994, l’entreprise sera vendue à Bruno Ceschin qui est toujours aux commandes actuellement. Depuis lors, l’objectif poursuivi consiste en une offre de services, la plus complète possible, dans le domaine de la mécanique, aux entreprises industrielles.
En 2004, la maintenance représente les deux tiers du chiffre d’affaires, le solde étant généré par la fabrication d’éléments de mécanique générale : pignons, engrenages, arbres, glissières… « Nous travaillons jusqu’au centième » indique le directeur. La PME assure également la révision de pièces en atelier. L’évolution qui se marque ces dernières années, c’est le raccourcissement des durées d’exécution de commandes. Les clients nous appellent dans l’urgence. Nous constatons aussi une diminution de leurs volumes. « Nous devons livrer de plus en plus vite des quantités qui se réduisent. »
Diversification
« La maintenance sur site a ouvert de nouvelles voies à des PME comme la nôtre » observe Bruno Ceschin. Dans de nombreux secteurs, RIM compte des références. En dehors de la sidérurgie, il y a les centrales électriques, les verreries, papeteries, fabrications métalliques, imprimeries… « Pour être compétitifs, nous devons opérer dans un rayon d’une centaine de kilomètres maximum autour de notre siège » poursuit le directeur. L’entreprise est donc surtout active en Hainaut, Brabant wallon , dans le Namurois et la région de Liège. En 2001, elle a diversifié ses activités avec le rachat d’une affaire d’hydraulique. « Nous faisons des flexibles, des vérins, des pompes. » Le métier vient compléter notre offre de services. La plupart de nos clients consomment de l’hydraulique. « Ce nouveau secteur nous a ouvert des portes. »
RIM occupe une dizaine de travailleurs permanents. Pour satisfaire les demandes ponctuelles importantes, les équipes sont complétées, au besoin, par des intérimaires. Il faut y ajouter les prestataires indépendants qui interviennent dans le cadre de travaux très spécifiques.
Bruno Ceschin
Ingénieur civil métallurgiste de formation, Bruno Ceschin a travaillé une quinzaine d’années en sidérurgie avant de rejoindre une multinationale australienne de services à l’industrie. Responsable de la politique technique pour l’Europe de l’Ouest, il est appelé à vivre à l’étranger : Espagne, Italie, Angleterre, France, Allemagne, Pays-Bas… Il occupera la fonction jusqu’en 1993. Un nouveau challenge se présente alors à lui : celui de sa reconversion professionnelle à cinquante ans.
Dans la région de Charleroi, le cadre se met à la recherche d’une entreprise active dans le domaine du service industriel. Parmi les offres qui lui parviennent, il retient celle de la société Rénovation-Innovation-Mécanique à Courcelles. Sa structure, ses métiers correspondent à l’évolution irréversible de la nouvelle organisation des grandes entreprises : à savoir une externalisation maximale de tous les « périphériques ». En 2001, la reprise d’une affaire d’hydraulique viendra consolider les emplois en place, avec de nouveaux débouchés industriels et commerciaux. Bruno Ceschin reste attentif à une opportunité d’évolution vers une activité de pointe.
Expériences d'entrepreneurs en 4 questions et réponses
Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?
C’est le nouveau concept de l’organisation du travail qui se développe dans les années nonante. A l’époque, les entreprises décident de renoncer à ce qu’elles font moins bien pour se concentrer sur ce qu’elles font le mieux, elles abandonnent des activités secondaires pour se replier sur leur core business : ainsi, la maintenance de leurs outils, l’entretien de leurs halls, bureaux, le gardiennage, sont externalisés et confiés à des spécialistes. RIM avait compris le phénomène et opérait déjà . J’ai estimé que le créneau était porteur.
Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?
Trouver du personnel capable de comprendre le mode de fonctionnement d’une PME, et assez motivé pour partager les projets de son patron. Souvent, ce dernier doit mettre en garantie ses biens personnels pour assurer le développement de son affaire, alors qu’au sein de ses collaborateurs, tout le monde n’est pas prêt à sacrifier un peu de son confort, à se mouiller pour soutenir ce qu’il défend. Je vis cela comme une difficulté. Pour en citer une autre, je citerai l’information et la promotion des aides publiques aux entreprises, encore mal organisée à mon sens.
Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise et –si c’est le cas- pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?
Dans les grandes entreprises, nous n’avez jamais de sanction directe de ce que vous faites. C’est le contraire en PME, où les résultats d’un travail peuvent se mesurer au jour le jour. Chez RIM, je sais quel impact financier aura la signature d’un nouveau contrat, je peux évaluer le coût d’un échec commercial. Nous sommes en mesure de dire combien va rapporter telle décision, tel marché.
Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?
Je pense que tous les jeunes devraient vivre une expérience professionnelle en PME avant d’entreprendre leur carrière. En PME, on touche à tous les problèmes : de la commande de papier WC pour les toilettes collectives aux difficultés de trésorerie en passant par la recherche de partenaires industriels, la gestion du personnel, l’organisation du planning des chantiers, la négociation de contrats… Il n’y a pas de meilleure école.


















