L’aventure de SOLARIS PAC commence en 2008 quand Vincent Colard a l’idée d’exploiter le potentiel de la technologie des pompes à chaleur pour rencontrer les besoins en eau chaude. L’exploitation de cette énergie renouvelable offre un extraordinaire rendement et une grande simplicité d’installation. Des mesures au laboratoire indépendant Laborelec certifient en effet un coefficient de 2,96 dans les performances imposées par la Région wallonne. C’est à dire que pour la mise en œuvre d’1kw d’énergie, près de trois fois plus de chaleur sont produites. Ensuite, les frais d’investissement sont deux fois moindres qu’une installation solaire de rendement équivalent, avec un retour sur investissement à partir de 7 ans seulement. Tertio : la pompe est placée en maximum une journée, sans endommager le bien : il suffit d’une surface d‘un mètre sur deux sur un mur extérieur pour pouvoir l’installer. Enfin, son système de contrôle garantit une disponibilité en eau à l’heure et à la température souhaitée, tous les jours de l’année. Pour en arriver là , l’entrepreneur doit trouver les moyens de financer son projet. Lever des fonds n’est pas facile en pleine crise financière. C’est en effet en novembre 2008 qu’il rencontre les banques pour le montage de son dossier. Vincent Colard doit disposer de quoi lancer sa PME. « A l’époque, la pompe n’existe que sur papier. Les calculs de rendement doivent être appuyés par des tests pour convaincre des investisseurs. Nous devons donc passer au prototype pour mettre notre modèle au banc d’essai. » Vincent Colard dispose d’un business plan élaboré avec Solvay Entrepreneurs. Le centre Héraclès l’aide à constituer la société qui de SPRL prendra plus tard la forme de SA. Le rapport de Laborelec débloquera la situation : des business angels apportent des capitaux que complètent un prêt de Fortis. Sambrinvest participe à l’opération avec Wallonia Space Logistics. Sowalfin se porte garant de la moitié des emprunts bancaires. L’entrepreneur s’entoure d’un solide conseil d’administration. Il s’adosse aussi un « advisory board », sorte de conseil des sages auquel participent quatre experts : un financier, un commercial, un technicien et un spécialiste de la Flandre. L’activité peut démarrer. SOLARIS PAC assure toute la conception en interne. Les éléments sont fabriqués en sous-traitance en Belgique, l'assemblage et la soudure du circuit frigorifique au siège de l’entreprise à Gilly.
Objectif : devenir leader en Europe du nord dans ce marché de niche. SOLARIS PAC pense déjà à d’autres modèles de pompes.
Vincent Colard, administrateur délégué
Au terme de ses études d’ingénieur civil en aéronautique et aérospatiale, Vincent Colard entre chez Caterpillar Belgium au bureau d’études, puis comme responsable de test dans le département moteurs. Il passe trois ans dans l’entreprise avant de rejoindre IBA comme responsable qualité puis comme directeur des opérations à l’échelle européenne. Il y reste neuf ans. Sa fonction lui donne l’occasion de gérer l’ouverture d’un centre de production de radio-isotopes médicaux. Ce projet a déjà un parfum de gestion d’entreprise mais n’offre pas les mêmes sensations. Vincent Colard a besoin de créer sa propre affaire pour compléter son expérience : la technologie des pompes à chaleur qu’il apprend à maitriser avec Paul Cobut lui en donne l’occasion. Quel rapport avec la médecine nucléaire ? L’ingénieur se surprend à sourire : aucune, précisément. Et tout le défi de l’inventeur est là . Vincent Colard a mis sur le marché un concept qui n’existait pas. D’autres idées attendent. Tout le défi consiste à les faire passer de la planche à dessin à la commercialisation. A l’horizon 2014, le business plan de SOLARIS-PAC table sur la création d’une vingtaine d’emplois.
Expérience d'entrepreneur en 4 questions et réponses
Quelle idée nouvelle est à la base de la création de votre entreprise ?
L’utilisation de la technologie de la pompe à chaleur à air naturelle ou statique pour la production d’eau chaude sanitaire. Pour un besoin aussi fondamental, ce concept n’avait encore jamais été mis en œuvre. Il apportait pourtant une amélioration sur le plan de l’installation, du rendement et du coût par rapport aux solutions existantes : c’est à dire, au chauffage au mazout ou au gaz, mais aussi aux équipements à partir de panneaux solaires, aux pompes à chaleur au sol ou à air dynamiques.
Quelle est la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée pour créer ou développer votre entreprise ?
La finalisation du financement. Ce n’était pas une question de moment même si nous avons mis en œuvre ce projet en pleine crise mais de complexité de montage. Le financement d’une entreprise industrielle est beaucoup plus compliqué que celui d’une société de services. J’en avais sous-estimé la durée. Cela m’a pris plus de temps et d’énergie que prévu.
Quelle est la plus grande joie ou satisfaction que vous a procuré votre entreprise, et si c’est le cas pourquoi n’auriez vous pas pu vivre la même chose en tant qu’employé ?
Certainement l’autonomie de décision et la créativité qu’apporte le statut de chef d’entreprise. Mon job précédent était épanouissant, mais il manquait cette dimension : avoir la capacité de pouvoir choisir mon cap et de maîtriser pleinement le développement de l’activité.
Quel petit « truc » proposeriez-vous à un jeune entrepreneur ?
Deux choses. Primo, il ne doit pas hésiter à s’entourer d’experts disponibles dans les compétences qu’il ne maîtrise pas bien. Ces experts peuvent être des personnes physiques mais aussi des structures comme je les ai trouvées avec le centre Héraclès ou Solvay Entrepreneurs qui m’ont parfaitement conseillé. On n’est jamais assez bien orienté, guidé dans ses démarches. Secundo, une très bonne chose est de se former dans de grandes entreprises : apprendre, c’est le meilleur moyen de réussir ! J’ai eu la chance de passer chez Caterpillar puis chez IBA qui a connu une croissance spectaculaire. Ce furent de grandes écoles.



















